et de 5.

Tout paraissait se dérouler si lentement (oui, je n’ai jamais été aussi impatient), et voilà qu’elle me dit « ca fait 5 mois aujourd’hui ». Quoi? Déjà? Ha mince. Enfin, non justement, c’est super, youpi, très content!
5 mois.
5 mois, ca veut dire que je peux laisser mes craintes s’éloigner un peu.
5 mois sur 9, ca veut dire qu’on est plus près de la fin que du début. Du vrai début que du commencement. Enfin, je me comprends.
5 mois, ca veut dire réfléchir sérieusement à pleins de choses. Pleins de choses pour toi.
Oui, c’est ca. En réalité, 5 mois, ca veut dire que je m’autorise à te parler, à toi.

conversations du soir

« Papa! Mathéo il m’a dit : « t’es moche! ». »
– « Ben c’est pas gentil. Et puis surtout, ce n’est pas vrai. »
Je ne m’y attendais pas à celle là. Je voulais en même temps te consoler, aller lui casser la gueule, et te rassurer sur le fait que tu es toute jolie. Finalement, je t’ai expliqué quelle répartie adopter dans ce genre de cas. A coup de « trompette en cornichon! » (copyright SamSam), et d’ensorcèlement (« abracadaschproutssh, je te transforme en souris! »).
Soit.

un bisou!

Je t’amène à la garderie le matin. Il y a toujours du monde, de l’agitation. Alors quand on arrive là bas, tu es un peu perdue pendant 2mn. Tu t’accroches à moi pour ne pas que je parte, et me bisoute. « encore un papa ». « un autre ». Et tu n’arrêtes plus.
Alors quand je ressors de là, je me dis « qu’est ce que je pourrai vouloir de plus? ».

Et puis il y a eu la rentrée…

Cela fait longtemps qu’on l’attendait celle là. Ta 1ère vraie rentrée à l’école, chez les petits de la maternelle.
On t’en avait parlé durant l’été, pour te familiariser avec les termes, le principe, tout ça, et ca te disait bien. De faire comme ton cousin Martin notamment.
Puis quand ca a commencé à vraiment arriver, tu nous as sorti quelques « heuu, je veux pas y aller à l’école ». Je te comprends, passer d’un statut de vacancière à plein temps (et depuis plusieurs mois) à une organisation rigoureuse des journées, ca a de quoi chambouler.
Mais en vrai, en vrai de vrai, c’est plutôt nous qui avions peur de ce jour là. J’avais les larmes aux yeux quand je me suis retrouvé à te laisser le 1er jour, et ta mère pareil. Ça fait un sacré chambardement.

Bon, on t’a laissé quand même, tu as pleuré un petit peu, juste assez pour qu’on comprenne que tu es mieux avec nous, alors ca va.
Les 1ers jours ont été désorganisés. Nous qui voulions que tu retrouves vite une petite routine, chaque jour apportait au contraire son lot de nouveautés : le Jour J tu découvrais ta classe, le lendemain tu découvrais la garderie, puis week end, puis de nouveau la garderie, puis jour de grève, puis le centre aéré. Impossible de se reposer sur un lieu connu ou des gens connus.
Mais la routine commence à se faire maintenant, petit à petit. Tu commences à reconnaitre les gens, les lieux. Des copains même. Un garçon est venu te prendre dans ses bras ce matin à la garderie. Tu l’as envoyé balader pour me faire un câlin, à moi. Comment je te la ressortirai dans 15 ans celle là, haha.

Et puis mes passages préférés : quand le soir à la maison, tu nous racontes des bribes de tes journées. Ca a commencé par une petite comptine apprise avec ta maitresse Anne-Laure. Puis le nom de quelques copains/copines. Puis ce soir, tu m’as raconté avoir retrouvée dans la cour de récré la petite voisine, que tu avais joué à préparer à manger avec elle. Alors moi je suis content. « et qu’est ce que vous avez fait de bon à manger? ». « des glands ».