15 jours après

15 jours passés ensemble, tous les 4, à quelques instants près. 15 jours passés très rapidement. On apprend à se comprendre, Clarence et nous. On cherche (je cherche?) à trouver une routine qui n’existe pas. On a l’impression d’être overbookés, cela nous fera surement rire avec le recul.
Quelques biberons (et les couches qui vont avec), quelques jeux, de mini sorties, de la visite de la famille, des amis. Un anniversaire. Et des tonnes de petits dodos.



la journée du 11 Février

Ça a pourtant commencé comme une journée + que normale : je suis parti au taff, Armelle restait à la maison, et la petite à l’école.
Je savais qu’elle allait voir le médecin, pour des résultats d’analyse. Je savais qu’il y avait un risque que l’on déclenche tout ça plus tôt, mais plus tôt, cela ne me semblait pas encore aujourd’hui.

A 13h, elle me téléphone. Je suis chez Leroy Merlin à faire une course. Oui, c’est à noter, le jour de ton arrivée au monde, j’étais chez Leroy Merlin. Elle me dit qu’ils vont déclencher l’accouchement aujourd’hui, qu’elle part pour la maternité.
Je suis là au téléphone, et j’ai l’adrénaline qui monte. Elle me dit que j’ai le temps, mais je suis speed. Je rentre au boulot, je mange en 2mn38, je remplis ma feuille d’absence en tremblotant, et je la laisse sur le bureau de ma chef avec un post it sur lequel je dessine un gros smiley. C’est encore la pause, les bureaux sont déserts, je file.

Je vous passe la route, le fait que j’avance trop vite alors que tout avance trop doucement.

14H33 : J’arrive à la maternité, elle est dans la salle de travail, à attendre. La sage femme qui s’occupe de nous dit que cela va se déclencher, petit à petit. Elle nous parle de plusieurs choses, fait plusieurs tests, je me retourne plusieurs fois, je ne pense pas tout comprendre mais ca tombe bien je ne le souhaite pas.

15h17 : 4cm

17h : 6cm
On discute, de tout, de rien. On accompagne le temps pour qu’il passe, ou bien on discute simplement en oubliant le reste. On pense un peu à ce qui va arriver, en en rigolant, même si cela nous fait un peu peur. Même si on est impatients.

17H46 :8cm
La sage femme passe dans la chambre, puis dit « oulà, il faut que j’appelle le médecin ». Ca y est, ca arrive. Branle  bas de combat pour eux comme pour nous. Ils s’affairent à tout préparer, elle s’affaire à se préparer à pousser, je m’affaire à ne pas tomber dans les pommes. Vu le 1er et seul accouchement auquel on a assisté, on s’attendait à repartir pour un moment guerrier, dur. Et en fait, non. Cela n’a pas été loin du contraire. L’accouchement en lui-même a été un moment très tendre. Les phrases de la médecin et de la sage femme, chuchotées, rassurantes. Moi qui lui tenais la main et la nuque. Elle qui faisait tout le travail. Elle pousse, et le bébé sort. La médecin lui pose sur le ventre. Je coupe le cordon. Il est tout visqueux et violet, et moi je l’ai trouvé beau. J’étais foutrement ému. On était foutrement émus.

L’accouchement en lui-même a été très court, 1/4 d’heure je pense. On est déjà au bout, et j’ai du mal à le croire. Il y a mon fils, là sous mes yeux. J’ai un fils. On est tout sourire tous les deux. Pendant la pesée, pendant le 1er biberon, pendant qu’il dort, pendant qu’on nous dit je sais pas quoi.

Je sors annoncer la bonne nouvelle à tous ces gens qui ne l’attendent pas. Je pense au fait que le 1er coup de fil que j’avais passé quand Lili est née, était pour mon grand père. Ca me rend un peu triste. Mais le fait d’entendre les « c’est pas vrai??? » à l’autre bout du fil me fait sourire.

Je rentre à la maison, et je me sens exténué. Pourtant, je ne suis pas celui qui a produit la plus grande part du boulot aujourd’hui. Je rentre, la baby sitter est là pour garder Lili. Je rentre et je suis tout sourire. Je vais voir ma fille, et je me dis que je lui annoncerai demain.

11 Février 2011

Une journée incroyablement riche, et intense. Je la raconterai prochainement. Simplement pour dire que je plane au dessus de tout. Je ne me sens pas plus grand, ni plus mûr. Je me sais simplement père. Un nouveau cycle démarre. Bienvenue à toi Clarence.
Et comme le disait le morceau que j’écoutais ce soir en rentrant : In this very moment, i’m king.

Tout se précise

Tout se précise, tout se termine. On est en plein pendant le ‘avant’, le fameux calme avant la tempête. Je repense toujours à ce que m’avait décrit Karim il y a quelques années : « ben y a un moment, t’as tout qui est prêt…sauf qu’il te manque le gosse. Mais sinon, tout est là ». Ben voilà, c’est maintenant.
Ta maman a envie de te voir, et de laisser derrière elle cette grossesse qui la cloue au lit, et qui l’handicape dans ses mouvements. Lili te réclame également (« il arrive quand le petit frère?? »). Quant à moi, je redouble d’efforts. Volontairement ou pas, je n’en sais rien, mais je tiens à finaliser toutes ces choses que j’ai en tête, avant que tu n’arrives. Histoire de pouvoir être totalement (pré)occupé par toi quand tu seras là. Alors je taffe la journée, le soir, je finalise des choses stupides ou importantes. J’entame tout ce que je retardais depuis quelques temps, sans vraiment comprendre pourquoi.