une semaine sans toi

Cette semaine, nous sommes sans toi. Tu es chez ta mamy pour les vacances. On est content que tu passes du temps là bas, on sait que tu y seras bien et chouchoutée. Mais c’est une semaine sans toi. Alors ca fait vide. Drôlement vide, tout ça, chez nous, ta chambre, le calme le matin, le calme le soir. On est plus habituée.

papy

On entrait dans le supermarché tous les 3, il y avait un vieux monsieur devant nous. On le voyait de dos, assez grand, les cheveux gris blancs, avec sa veste beige. Tu t’es arrêtée, puis nous as dit : « on dirait papy jacques ».
C’est la 1ère fois que tu en parles, spontanément comme ça, depuis qu’il est parti. Alors cela suffit à me faire sourire.

Débuts

C’était dimanche matin, vers 8h. Armelle est rentrée dans la chambre, pour me dire qu’elle avait fait un test et qu’il était positif.
Ça a commencé comme ça.
Après une 1ère expérience, on pouvait s’attendre à ce que l’on s’inquiète moins. Et pourtant, c’est l’inverse. On s’inquiète pas mal, alors on en parle peu. En y réfléchissant, je me souviens que cela avait été pareil pour poucette. On attend en fait. Attendre que tout cela se développe, se fortifie, prenne corps. On en parle à demi mots, de temps en temps.
Mais progressivement, cela prend de la place…
Et j’oubliais : on est heureux, évidemment.

petites phrases

« papa, ca m’embête des fois les yahourts. »
pourquoi ca?
« pake je veux des flans (=flambys) tous les jours ».
Oui, on rationne un peu les flambys, tu pourrais en manger à chaque repas sinon. Alors tu m’as sorti ça l’autre jour, j’ai trouvé ca mignon.

Ta parole (3)

J’ai mis du temps, mais c’est bon, cela ne me fait plus peur. Je me rends compte, on se rend compte qu’il y a des hauts et des bas. Des périodes où tout semble fluide, et puis d’autres périodes où tu butes un peu sur chaque mot et beaucoup sur certains même. Pour la 1ère fois, tu m’as évoqué cette gène l’autre fois, en me disant « j’ai plus de voix papa ». Cela m’a fichu un coup que tu l’exprimes pour la 1ère fois.

Mais on en a parlé ta mère et moi, on s’est concentré sur toi plusieurs jours, se concentrer « sur le contenu du message » comme ils disent, pas sur la forme. Et puis surtout être plus cools avec toi, moins stressants, ne plus donner de contrainte de temps. Et sans qu’on les cherche réellement, les effets se sont faits sentir. C’est allé mieux, même si passé le week end ensemble, c’est un peu revenu.
Alors au final, on se dit que ca ira. Personnellement, je vois ça comme une alerte d’attention. Un petit message de temps en temps pour nous faire comprendre qu’on est peut être pas assez présents, ou peut être trop pressés.

Tu n’as jamais autant parlé qu’en ce moment. C’est peut être pour ca que j’en parle sans problème. Tu as envie de partager pleins de choses. Alors on t’écoute. J’essaye d’arrêter de sourire quand tu me fais tes tirades sur tout et rien. Sur le chat, la petite sirène ou les flambys. Que tu donnes ton avis, que tu poses des questions.